Le verdict était attendu par tout le Sénégal. Mercredi, trois sages-femmes ont été condamnées à six mois de prison avec sursis pour «non-assistance à personne en danger» après le décès en couches d’Astou Sokhna, une trentenaire enceinte de son deuxième enfant, le 1er avril. Le bébé non plus n’a pas survécu. Leurs morts avaient ému le pays et déclenché une série de manifestations contre les défaillances du système public de santé sénégalais. Trois autres praticiennes ont été relaxées par le tribunal de grande instance de Louga.
Le procès s’était ouvert le 5 mai, Journée internationale des sages-femmes – un simple «hasard du calendrier», avait précisé le tribunal. Pour l’énoncé du verdict, une foule de journalistes et de curieux grouillait autour du palais de justice de Louga, environ 200 kilomètres au nord de la capitale, Dakar. La ville tranquille de 100 000 habitants, entourée de terres agricoles, est devenue l’emblème des carences des établissements publics de santé au Sénégal. C’est au sein de+ l’hôpital régional qu’Astou Sokhna a passé les dernières heures de sa vie. Vingt heures exactement, durant lesquelles la femme enceinte de neuf mois, souffrante, a imploré l’aide des sages-femmes qui l’entouraient. Ses appels n’ont pas été entendus.
Grossesse qualifiée de risquée
«Nous ne contestons pas le verdict, bien que nous ayons le cœur meurtri, mais nous, la famille, nous nous attendions sérieusement à un autre jugement», sous-entendu plus sévère, a commenté Modou Mboup, son mari, qui s