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Analyse

Sénégal : le report de l’élection présidentielle examiné à l’Assemblée et rejeté dans la rue

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Les députés ont commencé à examiner les modalités du report soudain du scrutin présidentiel, initialement prévu fin février, alors que Macky Sall, président depuis 2012, est soupçonné de vouloir s’accrocher au pouvoir.
Des Sénégalais ont manifesté ce lundi 5 février dans les rues de Dakar pour protester contre le report soudain de l'élection présidentielle par Macky Sall ce week-end. (John Wessels /AFP)
par Maria Malagardis et Théo du Couëdic, correspondant à Dakar
publié le 5 février 2024 à 19h06

«Attendez-vous à du boucan lundi ! On va tout faire pour suspendre le projet de loi», avait promis Massata Samb, regard combatif derrière des lunettes teintées. Le député de l’opposition avait pris la parole dimanche 4 février, en marge d’une manifestation violemment réprimée par les forces de l’ordre. Et l’homme a tenu sa promesse. En séance plénière à l’Assemblée nationale ce lundi, une cinquantaine de députés de l’opposition ont usé de tous les stratagèmes pour empêcher l’inéluctable : l’adoption de deux articles, l’un sur le report du scrutin présidentiel – qui pourrait s’étendre de six à dix-huit mois – et l’autre permettant à l’actuel président Macky Sall de rester au pouvoir jusqu’à l’installation de son successeur. Cris, enceintes saturées, poings brandis en l’air : la pagaille était totale. Mais sur le fond, toutes les propositions de l’opposition ont été rejetées par ceux qui tiennent la majorité à l’assemblée sénégalaise, les députés de la nouvelle coalition BBY-Wallu, qui réunit la mouvance présidentielle avec le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Karim Wade.

En apparence, c’est une alliance de c