«Etoile filante», «séisme», «poujadiste» voire «boulangiste» : les métaphores géologiques et historiques pour désigner celui qui, il y a cinq ans à peine, était inconnu du grand public, se suivent et se ressemblent. Ousmane Sonko, 46 ans, est entré dans la vie politique sénégalaise en 2014, à la faveur de la création de son parti politique, le Pastef. Cet ancien inspecteur des impôts, connu pour avoir critiqué la gestion budgétaire du gouvernement Sall, a été élu député en 2017. Lors des élections présidentielles de 2019, Ousmane Sonko est arrivé en troisième position avec 15,67 % des voix – et un programme prônant, notamment, la sortie du Franc CFA.
L’opposant, privé vendredi de son immunité parlementaire après des accusations de viol, se veut le champion d’un nationalisme panafricain, porté par un discours antisystème teinté de conservatisme religieux. Son succès électoral s’explique sans doute par les positions anti-impérialistes et provocatrices de ce candidat singulier. On a vu Ousmane Sonko, en meeting pour les élections présidentielles de 2019, entouré de deux imposants vigiles affublés de lunettes de soleil et de treillis. On l’a entendu déclarer, en 2018, que «ceux qui ont diri