Pendant le mois du ramadan, Mustapha Diouf préfère se tenir à l’écart des débats politiques. «Ça demande trop d’énergie, c’est mieux d’avoir le ventre plein», lâche ce pêcheur aux larges épaules, croisé sur le port de Yoff, un quartier populaire du nord de Dakar. Pourtant, il suffit d’évoquer le nom du Premier ministre Ousmane Sonko pour que la petite dizaine de pêcheurs et de mareyeurs assis autour de lui s’anime. La plupart approuvent la décision de Bassirou Diomaye Faye, quelques mois après son élection, de ne pas avoir renouvelé les accords de pêche avec l’Union européenne. Régulièrement dénoncés par les pêcheurs, ces accords permettaient à des navires étrangers, sous conditions financières, de venir se servir en poissons dans les eaux sénégalaises. «On ne croise plus de bateaux européens, et c’est une bonne chose, admet Mustafa Diouf en posant au sol un seau rempli de petits maquereaux, mais il y a toujours des bateaux chinois qui viennent se servir illégalement.»
Autre mesure diplomatique et hautement symbolique saluée par une parti