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Libération
Reportage

Sénégal : un an après l’élection de Bassirou Diomaye Faye, des mesures symboliques mais pas encore de «rupture»

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Plombés par la situation économique du pays, le président et son Premier ministre Ousmane Sonko n’ont pas encore adopté toutes les mesures économiques et sociales promises à la population lors de leur accession triomphale au pouvoir en mars 2024.
Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, prononce un discours à la nation à Dakar, au Sénégal, le 12 septembre 2024. (Senegal's Presidency/Reuters)
par Pierre Favennec, Intérim à Dakar
publié le 1er avril 2025 à 5h49

Pendant le mois du ramadan, Mustapha Diouf préfère se tenir à l’écart des débats politiques. «Ça demande trop d’énergie, c’est mieux d’avoir le ventre plein», lâche ce pêcheur aux larges épaules, croisé sur le port de Yoff, un quartier populaire du nord de Dakar. Pourtant, il suffit d’évoquer le nom du Premier ministre Ousmane Sonko pour que la petite dizaine de pêcheurs et de mareyeurs assis autour de lui s’anime. La plupart approuvent la décision de Bassirou Diomaye Faye, quelques mois après son élection, de ne pas avoir renouvelé les accords de pêche avec l’Union européenne. Régulièrement dénoncés par les pêcheurs, ces accords permettaient à des navires étrangers, sous conditions financières, de venir se servir en poissons dans les eaux sénégalaises. «On ne croise plus de bateaux européens, et c’est une bonne chose, admet Mustafa Diouf en posant au sol un seau rempli de petits maquereaux, mais il y a toujours des bateaux chinois qui viennent se servir illégalement.»

Autre mesure diplomatique et hautement symbolique saluée par une parti