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Libération
Guerre civile

Soudan : le bilan d’une attaque de drones contre un centre de déplacés à El-Fasher grimpe à 60 morts, selon une organisation locale

El-Fasher est la dernière grande ville de la vaste région du Darfour qui échappe encore au contrôle total des FSR, en guerre contre l’armée soudanaise depuis avril 2023.

Camp de déplacés d'Abu Shouk, dans la région du Darfour, au Soudan, le 12 avril 2016. (Mohammed Elshamy /Anadolu. AFP)
Publié le 11/10/2025 à 12h19, mis à jour le 11/10/2025 à 13h28

Au Darfour, les bombes continuent de pleuvoir. Ce samedi 11 octobre, une frappe de drone contre un centre de déplacés a fait au moins 60 morts à El-Fasher, une ville assiégée, dans l’ouest du Soudan, a annoncé une organisation locale dans un bilan revu à la hausse.

Selon la Coordination des comités de résistance − un groupe de civils qui coordonne l’aide et documente les exactions du conflit −, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont mené une attaque de drone contre le centre de déplacés Dar al-Arqam, situé dans une université. Faisant état d’un «massacre», la même source a déclaré que des corps sont restés coincés dans des abris souterrains.

«Le monde reste silencieux»

El-Fasher est la dernière grande ville de la vaste région du Darfour qui échappe encore au contrôle total des FSR, en guerre contre l’armée soudanaise depuis avril 2023. Pourtant, ces dernières semaines, les paramilitaires ont pris le contrôle de nombreux secteurs d’El-Fasher, repoussant l’armée dans ses derniers bastions.

«Des enfants, des femmes et des personnes âgées ont été tués de sang-froid et un grand nombre d’entre eux ont été complètement brûlés», indique le texte de la Coordination des comités de résistance, en déplorant que «le monde reste silencieux», face à ce que l’ONU qualifie de «pire crise humanitaire au monde».

Depuis le début de la guerre le 15 avril 2023, des dizaines de milliers de civils sont morts, et plus de 13 millions ont été déplacés, selon l’ONU. Après plus d’un an de siège, El-Fasher, qui abrite 400 000 civils pris au piège, manque de presque tout. Les civils affirment que les frappes quotidiennes les obligent à passer la plupart de leur temps sous terre, dans de petits abris de fortune qu’ils creusent − leur vie rythmée par les bombardements et les tueries.

Mise à jour à 13 h 28 avec le bilan actualisé.