Aucun civil n’est autorisé à pénétrer dans Al-Samrab. Ce quartier résidentiel de Bahri – l’une des trois villes, avec Khartoum et Omdurman, à composer l’agglomération de la capitale soudanaise – a été reconquis par l’armée nationale vendredi 13 décembre. Il aura fallu vingt mois de guerre pour y parvenir. Al-Samrab était jusque-là occupé par les Forces de soutien rapide (RSF) du général Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de «Hemetti». Depuis avril 2023, les affrontements continus entre ses troupes et les soldats de l’armée régulière ravagent la mégalopole.
Les murs d’Al-Samrab sont à peu près tous criblés de balles, certaines façades éventrées par les bombes. Des militaires dépareillés, kalachnikov en bandoulière, se hèlent dans les rues. Ils visitent les maisons une à une pour sécuriser le quartier. L’un traîne une valise à roulettes qui ne roule ni dans la poussière, ni sur l’asphalte défoncé par les combats. Un autre s’amuse d’un vélo pour enfants qui a perdu sa jante arrière. Beaucoup sont des mustanfareen, des volontaires qui ont rejoint l’armée pour combattre les RSF. Un grand soldat, silhouette allongée par sa longue do