Le soldat, vêtu d’un treillis beige et d’une longue écharpe blanche nouée autour du cou, pose parmi les cadavres, des voitures en feu en arrière-plan. Souriant, il brandit son arme. Des dizaines de corps gisent autour de lui. Il semble fier. Cet homme à la nonchalance sadique, connu sous le surnom d’Abu Lulu, est un commandant des Forces de soutien rapide (RSF). Son véritable nom est Al-Fateh Abdullah Idris. Sur la même vidéo, un survivant, blessé, implore qu’on lui laisse la vie sauve. Un combattant RSF suggère de l’épargner. «Je ne ferai preuve d’aucune pitié, je ne pardonnerai pas», répond Abu Lulu. Ignorant les supplications de l’homme, il l’abat d’une rafale de kalachnikov.
Abu Lulu n’apparaît pas par accident, ni même par hasard, sur les images d’exécutions sommaires filmées à El-Fasher ces jours-ci. Il met délibérément en scène ses meurtres, à visage découvert. Dans une deuxième vidéo diffusée ces jours-ci, le paramilitaire à l’écharpe blanche fait face à neuf civils non armés, assis au sol. «Hemetti est