Deux chauffeurs du Comité international de la Croix Rouge (CICR) ont été tués et trois employés blessés par des hommes armés dans la région du Darfour Sud au Soudan, a annoncé ce jeudi 2 mai le CICR dans un communiqué à Genève. «L’équipe revenait de Layba pour évaluer la situation humanitaire des communautés touchées par la violence armée dans la région» lorsque le drame s’est produit, précise le communiqué.
«Nous sommes profondément endeuillés pour nos chers collègues. Nous présentons nos sincères condoléances à leurs familles et nous espérons un prompt rétablissement à nos collègues blessés», a déclaré Pierre Dorbes, chef de la délégation du CICR au Soudan. La priorité du CICR est de soutenir les personnes les plus touchées par cette tragédie, en particulier les familles, les proches et les collègues des victimes, souligne le communiqué.
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Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d’une guerre opposant l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo. Le CICR «appelle à la protection immédiate de tous les civils, y compris des travailleurs humanitaires et du personnel médical. Ils ne doivent jamais être la cible d’attaques directes».
Craintes de famine
Depuis le début de la guerre, violences sexuelles, ethniques et terres brûlées ont repris au Darfour. La guerre a déjà causé des milliers de morts, détruit les infrastructures déjà précaires du Soudan et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l’ONU. Aux violences s’ajoutent les craintes de famine dans ce pays de 48 millions d’habitants. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM) au Darfour, où vit un quart de la population soudanaise, «il y a 78 % de nourriture en moins comparé à l’année dernière».
Le CICR est présent au Soudan depuis 1978 et l’organisation fournit depuis le début des hostilités en avril 2023 du matériel médical aux hôpitaux situés à proximité ou dans les zones de conflit, aide les familles séparées à rester en contact avec leurs proches et fait la promotion du droit international humanitaire. Le CICR travaille également avec les autorités locales de l’eau pour améliorer l’accès des populations à l’eau potable, précise le communiqué.