Devant le refus du boucher, Aziza lance en souriant : «C’est parce que tu es un partisan d’Ennahdha [parti islamiste, ndlr] que tu dis non.» L’ambiance est, en apparence, détendue, ce vendredi après-midi, au marché public de Hammam Lif, à 20 kilomètres au sud de Tunis. Une petite dizaine de militants du président de la République, Kaïs Saïed, ont dressé une table où trônent ordinateur et tablettes, gracieusement mises à disposition par le gouverneur (équivalent du préfet) de Tunis.
Leur objectif ? Inciter les Tunisiens à participer à la consultation populaire électronique visant à orienter le contenu du projet constitutionnel, qui sera soumis à référendum le 25 juillet. Ouvert depuis le 15 janvier et jusqu’au 20 mars, le questionnaire d’une trentaine de questions ne suscite pas jusqu’ici un enthousiasme débordant. Au 3 mars, seul 3٫5% des électeurs inscrits à l’élection présidentielle de 2019 y ont participé.
Récit
Depuis le début de la semaine, les plus fervents saïediens ont donc lancé des campagnes de sensibilisation dans tout le pays. Les volontaires de Tunis assurent que, depuis le 1er mars, ils font entre 800 et 1 000 inscriptions par jour. Mais en quatre heures de présence au marché de Hammam Lif, l’équipe ne dépassera pas la quinzaine. «C’est plus difficile dans les coins popula