Casque sur les oreilles, expresso dans une main, souris d’ordinateur dans l’autre. Clément s’apprête à terminer une nouvelle journée de travail dans un décor de carte postale. Derrière l’écran de son MacBook, l’océan s’étend à perte de vue. Depuis cet espace de coworking sur deux étages, il est même possible d’entendre le bruit des vagues – celles qui ont fait la renommée de Taghazout, une petite bourgade située sur la côte Atlantique du Maroc.
A 36 ans, ce designer indépendant a posé ses valises dans cet ancien village de pêcheurs il y a un mois. Comme des millions d’autres personnes, le Marseillais est devenu un «nomade numérique» («digital nomad») grâce à la généralisation du télétravail liée à la pandémie de Covid-19. Depuis 2020, il a sillonné l’archipel espagnol des Canaries, l’Italie et la Grèce tout en travaillant à distance pour ses différents clients, basés en France. «D’habitude, je privilégie les destinations européennes pour éviter le décalage horaire, explique l’homme aux lunettes rondes, casquette vissée sur la tête. Mais pour échapper à la déprime hivernale, j’ai opté cette fois-ci pour un lieu ensoleillé. Je suis beaucoup plus efficace et créatif dans un endroit qui m’inspire…»
La Mecque des surfeurs
Clément n’est pas le seul à être tombé sous le charme de Taghazout, situé à une vingtaine de kilomètres d’Agadir, dans le sud-ouest du royaume chérifien. Cette commune berbère aux maisons traditionnelles bleues et blanches est devenue ces dernières années l’un des lieux de