Dans En attendant le vote des bêtes sauvages, roman publié en 1998, l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma décrivait le destin épique d’un Ubu roi africain qui se maintient au pouvoir grâce à la magie et aux mitraillettes.
Près de trente ans plus tard, les Ubu rois se portent bien sur le continent africain. Et trois scrutins récents montrent hélas que ce sont toujours les mitraillettes qui imposent le résultat des urnes. La seule magie utilisée relève désormais de l’illusion électorale derrière laquelle se cachent des régimes autoritaires, et de plus en plus impopulaires.
Le cas le plus flagrant est celui de la Tanzanie. Ubu est ici une reine, Samia Suluhu Hassan. Laquelle contre toute évidence, s’est arrogé samedi 1er novembre le score de 97,7 % des voix dans un pays en flammes, où