Quand il a accédé au pouvoir, il y a six ans, Abiy Ahmed promettait de déverrouiller l’économie éthiopienne, considérée comme l’une des plus prometteuses d’Afrique, mais toujours étroitement pilotée par l’Etat. Le Premier ministre a fait un pas dans cette direction, lundi 29 juillet 2024, en annonçant la libéralisation du régime de change du birr, la monnaie nationale. Au lieu d’être fixée par les autorités éthiopiennes, la valeur du birr (en dollar, en euro ou dans n’importe quelle autre devise) sera désormais déterminée librement par les banques, en fonction de l’offre et de la demande. Décryptage des risques et des avantages de cette réforme monétaire majeure, réclamée depuis des années par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.
Que change la flottabilité du birr ?
Jusqu’ici, la Banque centrale éthiopienne établissait chaque jour, de manière discrétionnaire, le taux de change du birr. Les banques commerciales devaient se conformer à cette valeur. Il existait en parallèle un marché noir, très dynamique, où le birr s’échangeait à 50 % du prix fixé par la Banque centrale. Depuis lundi, «les banques sont autorisées à vendre et acheter des devises étrangères à leurs clients et entre elles, à des taux librement négociés», a annoncé la Banque centrale. On dit que le birr devient «flottant».
Immédiatement après la réforme, lundi, le taux de change dans les banques a plongé de 30 %, à 1 dollar pour 74,73 birr et 1 euro pour 81 birr. Au marché noir, le dollar se négociait toujours à 1 dolla