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Réconciliation

Tchad : de retour d’exil, l’opposant Succès Masra marche sur un fil

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Le jeune leader des Transformateurs a été reçu lundi 20 novembre au palais présidentiel par Mahamat Idriss Déby. L’accord de réconciliation, qui prévoit une «amnistie» pour les acteurs de la répression d’octobre 2022, est critiqué par une partie de la société civile.
Le chef de l'opposition Succès Masra est accueilli par les partisans du parti d'opposition tchadien les Transformateurs alors qu'il s'adresse à eux pour la première fois depuis son retour d'exil à N'Djamena, le 19 novembre 2023. (DENIS SASSOU GUEIPEUR/AFP)
publié le 24 novembre 2023 à 7h34

Qui, de ces hommes de 40 ans que tout oppose, incarnera l’avenir du Tchad ? Peut-être bien les deux. Mahamat Idriss Déby, chef de l’Etat depuis la mort de son père, en 2021, et Succès Masra, leader du parti des Transformateurs, se sont serré la main lundi, sur les marches du palais présidentiel. Le premier est un pur militaire, taciturne, fils d’une famille du Nord, musulman. Il a grandi dans l’ombre du pouvoir. Le second est un économiste de formation, éloquent, chrétien originaire du Sud. En quelques années, son parti est devenu la formation la plus populaire – et la plus remuante – de l’opposition démocratique tchadienne.

Succès Masra ne se satisfaisait pas du «dialogue national inclusif» organisé par Mahamat Idriss Déby l’an dernier. Le rendez-vous, qu’il jugeait manipulé par le régime, a conduit à une prolongation de la transition de deux ans, en dépit des promesses initiales du jeune président tchadien. Les Transformateurs, indignés, avaient appelé à une manifestation le 20 octobre 2022. Leur marc