Des tirs sporadiques d’armes automatiques retentissent ce mercredi 28 février après-midi à N’Djamena, la capitale du Tchad, aux abords du QG d’un parti de l’opposition assiégé par l’armée. Joint par téléphone par l’AFP, sous couvert de l’anonymat, un responsable du Parti socialiste sans frontière (PSF), mouvement accusé par le gouvernement d’avoir tenté d’assassiner mi-février le président de la Cour suprême, a fait état tirs de fusils kalachnikov et de grenades lacrymogènes. Le tac-tac des armes automatiques a provoqué un mouvement de foule dans le centre-ville de la capitale tchadienne.
Plus tôt, dans la nuit de mardi à ce mercredi 28 février, une attaque a visé des bureaux des puissants services de renseignement tchadien, faisant «plusieurs morts» dans la capitale, a annoncé le gouvernement tchadien, qui accuse des «éléments» du PSF menés par l’opposant Yaya Dillo. «Je n’étais pas présent» a déclaré à l’AFP Yaya Dillo, qui nie son implication et dénonce un «mensonge».
«La situation est désormais totalement sous contrôle», avait assuré le gouvernement tchadien dans un communiqué, en précisant que «les auteurs de cet acte ont été arrêtés, ou sont recherchés et seront poursuivis». Selon le communiqué, cette attaque est intervenue après l’arrestation d’un membre du PSF, accusé par le gouvernement de «tentative d’assassinat contre le président de la Cour suprême». La situation aurait alors «pris une tournure dramatique» avec «une attaque délibérée des complices de cet individu menée par les éléments du PSF et à leur tête le président de ce mouvement Yaya Dillo» contre les bureaux de l’Agence nationale de sécurité de l’État, a affirmé le gouvernement.
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L’attaque intervient au lendemain de l’annonce du calendrier de l’élection présidentielle au Tchad dont le premier tour aura lieu le 6 mai et à laquelle le président de transition Mahamat Idriss Déby et Yaya Dillo ne font pas mystère de leur intention d’être candidats.
«Le but recherché est de m’empêcher, de m’éliminer physiquement, […] pour me faire peur afin que je n’aille pas à l’élection», se défend l’opposant qui avait déjà dénoncé «une mise en scène» concernant les allégations de tentative d’assassinat contre le président de la Cour suprême.
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