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Présidentielle

Tchad : Mahamat Idriss Déby veut refermer la transition sans quitter son fauteuil

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Trois ans après sa prise de pouvoir, à la mort d’Idriss Déby, son fils mise sur une victoire au premier tour de l’élection présidentielle, lundi 6 mai.
Le président du Tchad, Mahamat Idriss Déby, à N'Djamena, le 14 avril. (Israel Matene/Reuters)
publié le 5 mai 2024 à 12h08

«Je ne suis pas fait pour être président», aurait modestement répondu Mahamat Idriss Déby au chef d’état-major venu le solliciter, à la mort de son père, en avril 2021. C’est du moins la scène qu’il décrit dans son autobiographie, De Bédouin à Président, parue en mars. Trois ans plus tard, le fils Déby semble persuadé du contraire. Après avoir dirigé d’une main de fer la transition, le jeune général se présente à l’élection présidentielle du lundi 6 mai. Et comme son père avant lui, il n’imagine pas, publiquement, autre chose qu’un triomphe électoral afin d’asseoir son pouvoir.

Sur les neuf autres candidats sur la ligne de départ, un seul semble en mesure de lui faire de l’ombre : l’opposant Succès Masra – 40 ans comme lui. En le nommant Premier ministre à son retour d’exil, le 1er janvier 2024, Mahamat Idriss Déby pensait l’avoir neutralisé, comme il l’avait fait pour le vieil adversaire politique de son père, Saleh Kebzabo, en octobre 2022. L’issue du scrutin – et l’attitude de son rival à l’annonce des résultats – dira si sa stratégie a fonctionné. Pour les besoins de sa campagne, le président sortant a