Au tour de l’entreprise. Amesys, société française spécialisée dans les technologies de surveillance, a été mise en examen le 18 juin pour «complicité d’actes de torture» dans le dossier dit libyen, a annoncé l’AFP ce jeudi. En 2007, cette petite boîte avait vendu au régime de Kadhafi du matériel sophistiqué, permettant d’espionner les communications de la population «à l’échelle du pays», selon une plaquette commerciale. Contacté par Libération, l’avocat de l’entreprise, Olivier Baratelli, n’avait pas répondu au moment de la parution de cet article. Il a indiqué à l’AFP qu’il contestait «une quelconque complicité d’actes de torture» d’Amesys, sans élaborer.
Pour justifier ces relations commerciales, l’entreprise et ses dirigeants ont régulièrement mis en avant le contexte politique de rapprochement diplomatique avec Tripoli, entrepris par le président Nicolas Sarkozy (aujourd’hui mis en examen pour «corruption», «recel de détournements de fonds publics» et «financement illicite de campagne électorale» dans l’affaire du financement libyen). Le contrat d’Amesys avait été négocié par l’intermédiaire Ziad Takieddine, à l’époque central dans la relation franco-libyenne.
Révélée par la presse en 2011, l’affaire Amesys a pris un tournant judiciaire en 2013, après l’ouverture d’une enquêt