Un moment de bascule ? Après avoir beaucoup détruit, Kaïs Saïed doit reconstruire. Le chef de l’Etat a gelé l’activité du Parlement tunisien le 25 juillet, réduisant à peau de chagrin l’influence des islamistes d’Ennahda. Le 22 septembre, il s’est emparé du pouvoir législatif. Le 12 février, il a dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), plaçant la justice sous l’autorité de l’Etat. Il s’appuie aujourd’hui sur des petites mains pour répandre la bonne parole : «Echaab yourid» («Le peuple veut»), slogan révolutionnaire devenu la devise officieuse de la Tunisie «saïedienne».
Seulement, ces militants qui ont voté pour l’austère professeur de droit en 2019 sont hétéroclites. Une fois l’ennemi islamiste et le régime représentatif honnis mis à bas, seule la figure de Kaïs Saïed les lie. A partir de ce 1er mars, les Tunisiens sont incités à participer, via une campagne de sensibilisation, à la consultation populaire nationale lancée par le c