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Migrations

Tunisie : le mandat de Kaïs Saïed marqué par la répression contre les Subsahariens

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Migrants, réfugiés... face à l'exodedossier
Le président tunisien, qui devrait être réélu le dimanche 6 octobre, s’est illustré par une dérive xénophobe lors de son premier mandat. Avec des effets très concrets pour les migrants, victimes de violences racistes et d’expulsions massives.
Kaïs Saïed à Mnihla, près de Tunis, en décembre 2023. (Fethi Belaid /AFP)
publié le 27 septembre 2024 à 15h53

La zone frontalière entre la Tunisie et l’Algérie est une vaste étendue de sable inhospitalière, où la chaleur peut dépasser les 50 degrés. On y croise des camions chargés de marchandises et des petites mains de la contrebande qui font vivre les trafics en tous genres entre les deux voisins. Parfois, on distingue aussi des silhouettes humaines recroquevillées, qui tentent péniblement de se frayer un chemin dans le désert. Ce sont des hommes et des femmes originaires d’Afrique subsaharienne que les autorités tunisiennes interceptent puis abandonnent à la frontière, sans eau et sans nourriture, ce qui les conduit parfois jusqu’à la mort.

Début septembre, un mois avant la présidentielle tunisienne qui devrait voir Kaïs Saïed reconduit à la tête de la Tunisie, une quarantaine de Subsahariens, principalement des Ghanéens, ont été arrêtés dans la ville côtière de Sfax, principal point de départ des exilés vers l’Europe, puis expulsés de cette manière. Seuls 28 d’entre eux, dont des femmes enceintes, ont pu être secourus par de rares bé