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Pas de vague

Tunisie : tensions entre le président Kaïs Saïed et les diplomates européens sur fond de répression politique

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Le régime de Kaïs Saïed nargue les diplomates et élus européens, obligés de mettre de côté le respect des droits humains pour s’assurer de la coopération de la Tunisie en matière migratoire.

Le Président tunisien Kaïs Saïed au sommet de la Ligue arabe, à Jeddah (Arabie Saoudite), le 19 mai. (Saudi Press Agency/AFP)
ParMathieu Galtier
correspondant à Tunis
Publié le 17/09/2023 à 17h18

Au grand dam des dirigeants européens, le président tunisien, Kaïs Saïed, joue à la perfection des rivalités au sein des institutions communautaires pour étouffer toute critique contre son régime autoritaire. Le 14 septembre, les autorités tunisiennes interdisent, au dernier moment, l’arrivée d’une délégation de cinq eurodéputés. Même sous Ben Ali, la diplomatie de l’UE n’avait connu pareil camouflet. Pourtant, la porte-parole du Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, se contente d’exprimer «surprise» et «regret».

Tunis a fait comprendre à l’UE que deux des cinq élus posaient problème : le démocrate-chrétien allemand Michael Ghaler, président de la commission des Affaires étrangères, et l’écologiste français Mounir Satouri. Les deux dénoncent depuis des mois «la gouvernance autocratique [de Kaïs Saïed]» et le «retour à la situation qui prévalait à l’époque de Ben Ali».

La délégation devait notamment discuter avec le Comité de défense des détenus politiques. Depuis février, une cinquantaine de figures politiques sont en prison pour «