Une ressortissante autrichienne a été kidnappée dans le nord du Niger, a confirmé dimanche 12 janvier le ministère autrichien des Affaires étrangères. Selon le média local Aïr-Info, des hommes armés ont enlevé la veille au soir Eva Gretzmacher, qui vivait depuis vingt-huit ans à Agadez, surnommé «la porte du désert». Les ravisseurs se sont présentés à son domicile vers 19 heures et ont forcé «son gardien à ouvrir la porte sous la menace d’un pistolet», raconte le média. Ils sont ensuite entrés dans la maison et ont contraint l’Autrichienne de 73 ans à monter «dans un véhicule de type Toyota pick-up Land Cruiser V6». Ils n’ont pas pris d’effets personnels.
D’après le quotidien autrichien Kurier, la native de Vienne a créé en 2010 un centre menant des projets dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’autonomie des femmes, de l’écologie, de la culture. En 2021, elle avait déjà fait l’objet de menaces d’enlèvement. Aïr-Info la décrit comme «une figure bien connue pour son engagement social» à Agadez, qui «soutenait les ONG locales dans le maraîchage et dispensait des formations en couture pour les jeunes filles et en musique pour les garçons». Eva Gretzmacher «organisait des programmes de loisirs en collaboration avec les écoles locales, des cours d’informatique et de langue, des concerts, des projections de films en plein air, ainsi que des soirées culturelles».
En 2023 et 2024, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié et Al-Qaeda et rompu aux enlèvements d’Occidentaux, avait libéré ce qui semblait être ses derniers otages occidentaux, dont Olivier Dubois, le correspondant de Libération, après 711 jours de captivité, relâché en même temps que l’Américain Jeffery Woodke. Avaient suivi le Roumain Iulian Ghergut, plus ancien otage occidental au Sahel, le médecin australien Arthur Kenneth Elliott, le père allemand Hans-Joachim Lohre, puis le Sud-Africain Gerco van Deventer, compagnon de détention d’Olivier Dubois. Trois Italiens, enlevés dans le sud du Mali, au sein d’une communauté religieuse des Témoins de Jéhovah, avaient également été libérés par l’organisation jihadiste en février 2024. La plupart du temps en échange d’une rançon.