Tout semble les opposer. L’âge, le parcours, le style de gouvernance. Pour la première fois, Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune auront une longue discussion en tête à tête, jeudi après-midi, à l’occasion de la «visite officielle et d’amitié» du président français en Algérie. A quel interlocuteur aura affaire Emmanuel Macron dans l’intimité des salons du palais d’El-Mouradia ? A mi-mandat, sur la scène internationale comme sur le plan intérieur, le chef de l’Etat algérien apparaît renforcé. Retour sur le parcours de cet ancien haut fonctionnaire propulsé à la tête de l’Algérie à la faveur du Hirak, le mouvement de contestation qui fit chuter le vieux président Bouteflika avant d’être étouffé à petit feu par son successeur.
Abdelmadjid Tebboune, 76 ans, est un «pur produit de l’administration algérienne», s’accordent à dire les observateurs. Pour le meilleur et pour le pire. Diplômé de l’Ecole nationale d’administration en 1969, il officie comme secrétaire général de région à partir de 1975, puis poursuit une carrière de wali (préfet) avant d’être nommé par Abdelaziz Bouteflika, successivement, ministre de la Communication (1999), des Collectivités locales (2000), de l’Habitat (2001 puis 2012) et du Commerce (2017). «Tebboune connaît par cœur les rouages de l’Etat, les populations, leurs particularités d’une région à une autre, ai