Un bilan spectaculaire. Les Etats-Unis ont frappé plus de 800 cibles au Yémen depuis la mi-mars, tuant des centaines de «combattants» parmi les rebelles houthis dont de nombreux leaders d’après les affirmations de l’armée américaine, dimanche 27 avril.
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Dans la foulée, dans la nuit de dimanche à lundi, de nouvelles frappes sur la banlieue de la capitale Sanaa ont fait au moins huit morts ainsi que des blessés, a annoncé ce groupe soutenu par l’Iran et allié du Hamas palestinien. D’autres tirs, sur un centre de détention de migrants cette fois, au nord du Yemen, auraient fait 68 victimes d’après les Houthis.
Le Yémen en guerre depuis 2015
Les forces américaines pilonnent les Houthis quasi quotidiennement depuis le 15 mars dans le cadre de l’opération «Rough Rider» destinée à faire cesser la menace que les rebelles font peser sur la mer Rouge et le golfe d’Aden, perturbant le commerce mondial. «Depuis le début de l’opération Rough Rider, l’USCentcom a frappé plus de 800 cibles. Ces frappes ont tué des centaines de combattants houthis et de nombreux leaders houthis», a indiqué le Centre américain de commandement pour le Moyen-Orient dans un communiqué.
Malgré les bombardements, les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen et sont en guerre depuis 2015 contre une coalition menée par l’Arabie saoudite qui soutient le gouvernement reconnu internationalement, continuent de revendiquer des attaques contre des navires américains et israéliens en représailles contre la guerre à Gaza.
Le transport maritime affecté
Toutefois, «bien que les Houthis aient continué d’attaquer nos vaisseaux, nos opérations ont dégradé la cadence et l’efficacité de leurs attaques. Les tirs de missiles balistiques ont chuté de 69 %», tandis que les attaques de drones suicides «ont baissé de 55 %», souligne le Centcom.
Les rebelles houthis ont commencé à cibler le transport maritime fin 2023, disant agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, dévastée par une campagne militaire lancée par Israël après l’offensive meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023. Les attaques des Houthis perturbent fortement la circulation des cargos dans la mer Rouge via le canal de Suez, artère vitale où passe normalement 12 % du trafic maritime mondial. De nombreuses sociétés font désormais un long et coûteux détour par le sud de l’Afrique.
Les Houthis revendiquent également régulièrement des tirs de missiles directement sur Israël, que ce pays dit intercepter. Selon le Centcom, «l’Iran continue indubitablement de fournir un soutien aux Houthis. Les Houthis ne peuvent continuer à attaquer nos forces qu’avec le soutien du régime iranien». Ces rebelles forment actuellement un des éléments les plus actifs de l’«Axe de la résistance» formé par Téhéran, après l’affaiblissement du Hezbollah libanais ainsi que du Hamas, et la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie.
68 morts dans un centre de détention de migrants
«Nous allons continuer à augmenter la pression jusqu’à ce que l’objectif soit atteint, qui reste le rétablissement de la liberté de navigation», a assuré le Centcom. Dans la nuit, les nouvelles frappes américaines ont fait «huit martyrs, dont des enfants et des femmes» dans le secteur de Thaqban, dans la banlieue nord-ouest de Sanaa, selon la chaîne de télévision houthie Al-Massiraa.
Les Houthis ont également fait état d’autres frappes, notamment sur leur bastion de Saada, dans le Nord, et sur la province d’Amran, au nord de Sanaa. Des médias des rebelles ont affirmé ce lundi que des frappes américaines avaient visé un centre de détention de migrants africains faisant au moins 68 morts.
Des frappes intensifiées par Donald Trump
«Trente corps ont été retirés des décombres et les équipes de la défense civile et du Croissant-Rouge poursuivent leurs efforts sur les lieux du crime américain», a affirmé la chaîne de télévision des rebelles, Al-Massirah, qui cite également un communiqué du ministère de l’Intérieur houthi faisant état de «dizaines de morts et de blessés».
Depuis mi-mars, les frappes américaines «ont détruit plusieurs installations de commandement et de contrôle, des systèmes de défense antiaérienne, des installations de fabrication d’armes avancées et des installations de stockage d’armes avancées», assure le Centcom. Les Etats-Unis ont commencé à bombarder les Houthis sous la présidence de Joe Biden, mais ces frappes se sont intensifiées depuis l’entrée en fonction en janvier de Donald Trump, qui a affirmé que les actions militaires contre les Houthis se poursuivraient jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de menace sur le trafic maritime.