En une tentative, Daniel Noboa a réussi là où son père a toujours échoué. Avec 52,1 % des voix, le candidat conservateur a été élu président de l’Équateur dimanche 15 octobre, devenant, à 35 ans, le plus jeune chef d’État de l’histoire du pays. «Demain, nous commencerons à travailler pour ce nouvel Équateur», a commenté l’homme d’affaires après sa victoire, promettant de se mettre immédiatement «au travail» pour ramener «la paix» dans un pays ravagé par le narcotrafic.
Avec son projet de «nouvel Equateur», Daniel Noboa s’engage à lutter contre «la violence, la corruption et la haine». Le nouveau président propose pour cela la «militarisation des ports et des frontières, de protéger les voies stratégiques d’exportation et de commerce», ou encore de développer la «vigilance citoyenne».
Parmi ses autres grands projets sécuritaires : la création d’une agence du renseignement national qui chapeautera tous les organes de renseignement, y compris l’administration pénitentiaire (SNAI). Un sujet de premier plan dans cette campagne, alors que les prisons du pays sont régulièrement le théâtre de massacres entre détenus de gangs rivaux.
Un prospère homme d’affaires
Arrivé par surprise en deuxième position au premier tour le 20 août (24 % contre 35 % pour sa rivale Luisa Gonzalez), Daniel Noboa a joué la carte de la modernité dans une campagne marquée par l’assassinat de l’un des principaux candidats, Fernando Villavicencio. «Les gens sont enthousiastes, motivés, ils veulent quelque chose de nouveau», affirmait le candidat ces derniers mois.
Fils du milliardaire Alvaro Noboa, Daniel Noboa a grandi dans les coulisses des campagnes électorales de son père, qui a fait fortune dans l’exportation de bananes et s’est présenté cinq fois à la présidentielle… en vain. Marié et père de deux enfants, ce prospère homme d’affaires a étudié dans de prestigieuses universités américaines avant d’intégrer à son tour l’empire familial, la Noboa Corporation.
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Malgré son statut de «fils de», les expériences en politique de Daniel Noboa sont maigres, se limitant à deux années passées comme député. Une période durant laquelle il avait été mis en cause dans un présumé conflit d’intérêts pour avoir financé de sa poche le voyage de sept parlementaires en Russie, l’un des principaux marchés du juteux business de l’entreprise familiale du secteur de la banane.
De son côté, son adversaire Luisa Gonzalez, qui s’était posé en héritière de l’ex-président Rafael Correa (2007-2017), a recueilli dimanche 47,9 % des suffrages. Elle a reconnu sa défaite avant même la fin du décompte, félicitant «sincèrement le vainqueur».