Sous un ciel chargé, Brasília, la capitale fédérale du Brésil, se prépare à une passation de pouvoir tendue. Luiz Inácio Lula da Silva, qui a battu sur le fil Jair Bolsonaro à l’élection présidentielle du 30 octobre, doit être investi ce dimanche 1er janvier, à 19 heures (heure française). Le sortant sera absent. Bolsonaro a préféré quitter le pays pour ne pas avoir à remettre l’écharpe présidentielle à son successeur. Les partisans fanatisés du président d’extrême droite refusent toujours de reconnaître sa défaite, laissant planer la menace d’un acte terroriste sur la cérémonie. La tension est en effet montée d’un cran depuis qu’un attentat à la bombe a été déjoué par la police brésilienne à la veille de Noël.
Samedi, l’accès à la célèbre place des Trois-Pouvoirs, théâtre des festivités, était encore coupé. Mais l’on pouvait distinguer les deux «tours jumelles» du Congrès brésilien, celle de la Chambre des députés et celle du Sénat. C’est là que le leader de la gauche brésilienne depuis près de quatre décennies prêtera serment, avant de gravir la rampe du palais du Planalto, rectangle de verre dont la marquise se profile dans le prolongement du Supremo, la Cour suprême brésilienne.
Apparition au balcon
Sur l’un des grands axes qui font la renommée de la capitale, Guiomar, une militante au visage buriné par les rides, propose tee-shirts, bandeaux et casquettes à l’effigie de son champion. Un automobiliste crache une insulte, comme pour rappeler que Brasília a plébiscité Bolsonaro à la présidentiel