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Libération
Journal de bord

A Guantánamo, sept jours dans les oubliettes de la «guerre contre la terreur» de l’Amérique

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«Libération» a pu se rendre dans la baie cubaine qui abrite la prison la plus énigmatique ­des Etats-Unis, créée au lendemain des attentats du 11 Septembre. Entre surveillance des journalistes, magasin de souvenirs et audiences préliminaires, récit d’une semaine hors du temps.
La cour martiale de Guantánamo est construite en préfabriqué sur un ancien tarmac. «C’est extrêmement difficile de travailler ici», raconte James Connell, avocat de l’un des accusés. (Laurence Cuvillier & Matthieu Comin /Cheval Fougueux Productions)
par Laurence Cuvillier
publié le 19 août 2024 à 19h26

C’est un confetti capitaliste en territoire communiste. Une base militaire américaine installée dans la plus belle baie de Cuba, où chaque matin résonne l’hymne national des Etats-Unis. Guantánamo est restée le symbole de la «guerre contre la terreur» lancée par l’ex-président George W. Bush au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Des 780 détenus qui sont passés par sa prison inaugurée en janvier 2002, il en reste 30, dont le «cerveau» des attentats du 11 Septembre, le Pakistanais Khalid Cheikh Mohammed, détenu depuis dix-huit ans sur la base. Celui-ci a accepté un accord de peine négocié, annoncé par le Pentagone le 31 juillet, pour éviter un procès où il encourrait la peine de mort, comme deux autres coaccusés, le Yéménite Walid bin Attash et le Saoudien Mustafa al-Hawsawi. Accord révoqué par le même Pentagone trois jours plus tard après des protestations de familles d