Tracy Hahn ne se plaint pas. A Jasper, dans la province canadienne de l’Alberta, elle a retrouvé un semblant de chez soi dans le mobil-home où elle s’est installée après plus de six mois à l’hôtel : «C’est comme un camping de luxe, on a de l’air conditionné, c’est isolé, on vient d’être raccordé à l’eau courante et on rencontre de nouveaux voisins.» C’est dans ce village provisoire géré par la Croix-Rouge que la quinquagénaire devrait vivre avec son compagnon pendant environ deux ans, moyennant un loyer mensuel de 1 000 dollars canadiens (630 euros). Deux ans : le temps pour que son logement pollué par les fumées et l’amiante soit de nouveau habitable. Pour ceux dont la maison a été rayée de la carte en 2024 par un de ces «mégafeux» qui se multiplient dans l’Ouest du continent américain, l’attente risque de durer cinq ans, voire plus.
Comme tous les résidents, Tracy Hahn se souvient de ce 22 juillet 2024 au soir lorsque l’ordre d’évacuation a été donné, pour la petite ville touristique des Rocheuses et tout le parc national. En pleine sécheresse et sous l’