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A La Havane, des milliers de Cubains candidats à l’exil refoulés in extremis à l’aéroport

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La volte-face d’une compagnie aérienne qui exige sans préavis des visas vers la Colombie laisse sur le carreau des milliers de voyageurs qui ont tout vendu pour partir. Trois ans après les manifestations antirégime du 11 juillet 2021, l’île continue de se vider.
L'aéroport international José-Marti, à La Havane. (Yamil Lage /AFP)
publié le 10 juillet 2024 à 20h39

Tous les moyens sont bons pour quitter Cuba. Au troisième anniversaire des événements du 11 juillet 2021, rien ne s’est amélioré pour la population, qui était descendue dans la rue de façon massive et spontanée pour protester contre les incessantes coupures de courant, les pénuries d’aliments et le manque de libertés. En soixante ans, jamais le régime communiste n’avait connu une telle contestation. Mais la féroce répression de dizaines de manifestants, condamnés à de lourdes peines de prison, dissuade toute réédition du «11J».

Face au manque de perspectives, ne reste que l’espoir de refaire sa vie ailleurs. Ces deux dernières années, plus de 700 000 Cubains sont entrés, légalement ou non, aux Etats-Unis, d’après les chiffres de l’administration Biden. D’autres mettent le cap sur le Canada ou l’Europe. Cuba comptait 11 millions d’habitats en 2021, date du dernier recensement. Ils seraient aujourd’hui moins de 9 millions, d’après une étude récente du démographe indépendant Juan Carlos Albizu-Campos, citée par l’agence de presse espagnole EFE.

La voie le plus suivie est celle qui mène au Nicaragua,