Volodymyr Zelensky était venu à Washington vendredi 28 février, la mine épuisée et résolue, pour y être une fois encore la voix et le messager d’un peuple, d’une nation et d’une histoire ensanglantés par des années de guerre, d’effroi, de crimes – un pays dont il s’apprêtait à hypothéquer la souveraineté économique contre la promesse, ou du moins l’espoir aux contours ambigus, de ne pas voir l’Amérique l’abandonner face à l’envahisseur russe.
Mais si le président ukrainien est reparti sa dignité intacte et la tête haute, c’est les mains vides, et sous les insultes, tandis que la Maison Blanche officialisait qu’il n’y aurait ni signature de traité en forme de pacte faustien, ni conférence de presse triomphale, dans un communiqué de Donald Trump suintant tout son dédain : «Nous avons eu une réunion très significative à la Maison Blanche aujourd’hui. […] J’ai déterminé que le président Zelenskyy n’est pas prêt pour la paix si l’Amérique est impliquée. […] Il a manqué de respect aux Etats-Unis d’Amérique dans leur cher Bureau ovale. Il pourra revenir quand il sera prêt pour la paix.» Selon la correspondante de Fo