«New-Yorkais juifs avec la Palestine» : les lettres rondes, comme découpées d’un journal et collées sur fond noir pour former ce mot d’ordre, flottent parmi une nuée d’autres écriteaux au-dessus de la procession qui serpente à travers les rues du quartier de Bay Ridge, à Brooklyn. Des milliers de personnes de toutes origines et confessions ont inondé samedi 21 octobre ce quartier qui est le socle de l’une des principales communautés arabes de la ville, répondant à l’appel le plus suivi à ce jour à manifester à New York après l’attaque du Hamas contre Israël, deux semaines plus tôt exactement, et le déchaînement de violence militaire qui s’est abattu depuis sur Gaza et ses habitants.
Sous la pancarte sombre brandie à bout de bras, dont la revendication identitaire fait écho à tant d’autres aperçues ce jour-là, il y a Emmaia Gelman, historienne, qui se dit, alors qu’on lui demande comment elle va, «dégoûtée, horrifiée de voir des personnes être massacrées, torturées». «Le fait d’être juive n’y change rien pour moi, précise