Le lundi, c’est gratuit. Malgré cela, malgré, aussi, l’approche des vingt ans du 11 Septembre, les touristes sont peu nombreux à se risquer au-delà des gigantesques fontaines serties à l’emplacement des tours jumelles de New York, vers cet étrange bâtiment aux angles cubistes, au toit plié en son centre comme par la claque d’un géant céleste. Fermé pendant six mois en 2020, le musée du 11 Septembre, mémorial du pire attentat de l’histoire américaine, peine toujours à reprendre ses marques dans une ville en rémission de la catastrophe Covid.
En panne financière, l’institution indépendante a dû licencier ou mettre en chômage technique 200 de ses 337 employés. Elle annule maintenant la majorité de ses expositions temporaires prévues avant les cérémonies de commémoration. Pour une raison simple : la fréquentation des lieux, et donc les tickets d’entrée, tarifés au prix élevé de 26 dollars (22 euros) par adulte, est en baisse de 75% par rapport à février 2020. «Du jour au lendemain, notre business model s’est effondré, explique à Libération Alice Greenwald, directrice du musée. Car ces recettes sont censées couvrir 90% de notre budget de fonctionnement.»