Dans un monde de plus en plus divisé, notamment par les guerres en Ukraine et à Gaza, la diplomatie fait grise mine. Et le sommet du G20 en devient le triste symbole. Une réunion des ministres des Affaires étrangères se tient ce mercredi 21 et jeudi 22 à Rio de Janeiro, dans ce Brésil qui occupe la présidence tournante depuis décembre et qui aime à rappeler ses ambitions de neutralité et son attachement à la multipolarité. Un vœu pieux à l’heure du retour de la bipolarité, avec d’un côté l’Occident emmené par les Etats-Unis, de l’autre la Russie et son allié chinois, déterminés à accentuer la fracture pour détricoter l’hégémonie américaine.
Opposés en Ukraine, où la Russie mène son invasion sanglante, mais aussi dans une moindre mesure à Gaza, où Moscou a décidé de prendre le parti palestinien face au soutien presque indéfectible de Washington à Israël, les deux pays n’ont plus guère de terrains d’entente. Le G20 a donc ceci d’exceptionnel qu’il est un des rares lieux de discussion publique, plus ouvert que le Conseil de sécurité de l’ONU où les mots sont souvent remplacés de part et d’autre