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Libération
Les Etats-Unis de Trump

Elon Musk et son «Département de l’efficacité gouvernementale» se livrent à une opération de casse sans précédent

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Élections américaines de 2024dossier
Sans mandat légal mais doté d’un pouvoir inouï au sein du «Doge», le milliardaire appuyé par une armada de très jeunes lieutenants s’est lancé dans une transformation radicale de l’Etat américain, prenant de vitesse les contre-pouvoirs.
Elon Musk lors de l'investiture présidentielle, le 20 janvier à Washington. (Kenny Holston/AP)
par Julien Gester, correspondant à New York
publié le 4 février 2025 à 12h30

«Ce week-end», Elon Musk «aurait pu aller à des super teufs» ou se joindre à la partie de golf à laquelle s’adonnait Donald Trump sur son green de Floride. Mais, comme l’homme le plus riche du monde le revendiquait lundi 3 février via sa plateforme X, il aura préféré consacrer son temps à «passer à la broyeuse» l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USaid). Sujette à une éviscération expresse (sous les applaudissements à l’unisson de l’extrême droite «Maga» et du Kremlin), l’agence fondée par JFK en 1961 – que Musk s’est plu à qualifier d’«organisation criminelle», «diabolique», et de «nid de vipères marxistes haïssant l’Amérique» – n’est encore que la victime la plus visible à ce jour d’une opération de captation de systèmes névralgiques de l’Etat fédéral américain. Et de démantèlement pan par pan de sa mécanique, à la faveur d’une forme de coup d’Etat administratif.

Car s’il a investi dans la campagne victorieuse de Trump plus de 290 millions de dollars, Elon Musk n’a été élu par personne,