Menu
Libération
Abjection

La Cour suprême américaine légalise le délit de faciès contre les Latinos

Réservé aux abonnés

Unanimes, les juges formant la majorité conservatrice autorisent la reprise des arrestations basées sur la couleur de peau et l’accent à Los Angeles. Une décision qui transforme des millions de citoyens en suspects permanents.

A Nex York des agents de l'ICE, la police de l'immigration, attendent les Latinos à la sortie de la salle d'audience où sont jugés les demandes d'asile. (Selcuk Acar/Anadolu.AFP)
ParJulien Gester
correspondant à New York
Publié le 09/09/2025 à 8h20

«Nous ne devrions pas vivre dans un pays où le gouvernement peut arrêter quiconque à l’air latino, parle espagnol et semble occuper un emploi mal payé» : cette récrimination signée par la juge Sonia Sotomayor, membre de la minorité progressiste à la Cour suprême des Etats-Unis, pourrait tomber sous le sens. A l’inverse, ses six collègues conservateurs ont jugé lundi 8 septembre depuis la plus haute instance judiciaire américaine que la couleur de peau, l’accent ou la profession constituaient des critères légitimes pour traquer l’immigration illégale dans les rues de Los Angeles Comme elle en a pris l’habitude presque chaque fois qu’elle fut saisie par la Maison Blanche depuis janvier, cette Cour suprême offre ainsi satisfaction à l’administration Trump en annulant (au moins temporairement) une interdiction de procéder ainsi, prononcée par une juge fédérale en juillet, qui estimait que pareilles stratégies d’arrestation au faciès ne pouvait être qu’inconstitutionnelles.

Seul membre de la majorité à étaye