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Libération
Reportage

A Washington, la police migratoire sème la peur, les habitants se rebiffent

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Le déploiement de la garde nationale dans les rues de la capitale, cet été, a permis la multiplication des opérations des agents de l’immigration, surtout dans les quartiers latinos. Et éveillé la colère des habitants, invités comme le reste du pays à manifester ce samedi 18 octobre.

Lors d'une veille pour les «victimes de la violence de l'ICE», le 16 octobre à Washington. (Brendan Smialowski/AFP)
ParBenjamin Delille
Correspondant à Washington
Publié le 17/10/2025 à 20h33

José (1) n’a rien vu venir. Ce Salvadorien sortait de chez lui, en fin de semaine dernière, dans le quartier très latino de Columbia Heights à Washington, pour aller travailler. A peine passé le pas de la porte, deux hommes masqués, postés de part et d’autre du perron, lui tombent dessus. Il reçoit un premier coup à l’arcade sourcilière, qui le fait chuter, puis un coup de pied au sol. Une fois embarqué dans une voiture banalisée, il comprend que les deux hommes sont des agents de l’ICE, la police migratoire. «Regardez mon téléphone, j’ai un permis de résidence, je suis en règle !» Les agents vérifient et lâchent un laconique : «Oh, désolé, mauvais gars», avant de le laisser là, sur le trottoir, le bras en carafe et la tête en sang.

José fait presque partie des chanceux. Depuis cet été, ce genre de scène est devenu tristement habituelle pour la communauté latino-américaine de la capitale des Etats-Unis. La plupart du temps, il s’agit d’immigrés sans papiers, qui vivent là depuis des années, arrêtés sur leur lieu d