José (1) n’a rien vu venir. Ce Salvadorien sortait de chez lui, en fin de semaine dernière, dans le quartier très latino de Columbia Heights à Washington, pour aller travailler. A peine passé le pas de la porte, deux hommes masqués, postés de part et d’autre du perron, lui tombent dessus. Il reçoit un premier coup à l’arcade sourcilière, qui le fait chuter, puis un coup de pied au sol. Une fois embarqué dans une voiture banalisée, il comprend que les deux hommes sont des agents de l’ICE, la police migratoire. «Regardez mon téléphone, j’ai un permis de résidence, je suis en règle !» Les agents vérifient et lâchent un laconique : «Oh, désolé, mauvais gars», avant de le laisser là, sur le trottoir, le bras en carafe et la tête en sang.
José fait presque partie des chanceux. Depuis cet été, ce genre de scène est devenu tristement habituelle pour la communauté latino-américaine de la capitale des Etats-Unis. La plupart du temps, il s’agit d’immigrés sans papiers, qui vivent là depuis des années, arrêtés sur leur lieu d