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Etats-Unis

A Washington, le Kennedy Center devient la première victime de la guerre culturelle de Trump

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Dans un simple message sur son réseau Truth Social, Donald Trump a pris d’assaut l’institution américaine des arts, annonçant le licenciement de son conseil d’administration. Depuis, des dizaines d’artistes ont annulé leurs représentations en signe de protestation.
Le Kennedy Center est le centre culturel national, situé au cœur de la capitale fédérale, à deux pas du Lincoln Memorial et du Washington Monument. (Amy Sparwasser/Getty Images)
par Salomé Kourdouli, correspondance à Washington
publié le 15 mars 2025 à 8h12

Il impressionne. Le Kennedy Center, gros bloc de marbre, est posé sur une rive de la rivière Potomac, qui longe la capitale des Etats-Unis. Le jour, le soleil illumine le bâtiment moderniste d’Edward Durrell Stone et traverse ses immenses fenêtres. Le soir, ses colonnes extérieures sont illuminées pendant que seize chandeliers de cristal éclairent la voie vers les salles de spectacle. A première vue, rien ne semble avoir bougé. Le buste de John Fitzgerald Kennedy est là. Les drapeaux de tous les Etats et territoires américains flottent au vent, ainsi que ceux des pays avec qui les Etats-Unis ont des relations diplomatiques. Dans une petite vitrine du rez-de-chaussée, accueillant les 2 millions de visiteurs par an, on trouve toujours un livre sur l’histoire de la diversité dans le ballet. Seul signe tangible que les choses sont en train de changer au Kennedy Center : le box présidentiel de la plus grande salle est recouvert de bâches de plastique, en plein réaménagement à la demande de la Maison Blanche.

En l’espace de quelques semaines, tout a pourtant basculé. Dans un message posté sur son réseau social Truth Social, Donald Trump a annoncé mi-février prendre le contrôle de l’institution, purement et simplement : «Sous ma direction, nous allons redonner au Kennedy Center toute