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Analyse

A Washington, le salut de l’Ukraine suspendu aux guerres intestines de la droite américaine

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Élections américaines de 2024dossier
Après un vote favorable et bipartisan au Sénat, le plan à 95 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, Taiwan et Israël est annoncé condamné en l’état par la mouvance trumpiste, qui tient les rênes de la Chambre des représentants.
Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, au Capitole à Washington ce mardi 13 février. (Elizabeth Frantz/Reuters)
par Julien Gester, correspondant à New York
publié le 13 février 2024 à 21h08

Plus que jamais, le sort de l’Ukraine face à l’invasion russe se joue sur une multitude de lignes de fronts, parfois distantes de plusieurs milliers de kilomètres. Très loin des affrontements meurtriers et des bombardements qui s’abattent chaque jour sur les villes ukrainiennes, l’une d’elles, et des plus cruciales, oppose à Washington deux factions de plus en plus irréconciliables de la droite américaine. D’une part les faucons de la vieille garde conservatrice, de l’autre l’isolationnisme ouvertement poutinophile de la mouvance dite Maga («Make America Great Again»), dans le sillage de Donald Trump.

Ce mardi 13 février à l’aube, à l’issue d’un marathon nocturne de pourparlers et d’obstructions procédurales, le Sénat a approuvé par une large majorité bipartisane un projet de loi d’investissements dits «dans la sécurité nationale» à 95 milliards de dollars (88 milliards d’euros). Kyiv en serait le premier bénéficiaire, avec près de 60 milliards d’aide militaire et économique – le reste des subsides étant ventilé entre Israël, Taïwan et des programmes humanitaires.

Près de la moitié des sénateurs républicains se sont joints à la majorité démocrate, dont le leader, le New-yorkais Chuck Schumer, a aussitôt salué le passage d’«un des projets de loi les plus historiques et les plus déterminants de l’histoire du Sénat», appelant la Chambre des représentants, qui doit se prononcer à son tour, à «se mettre à la hauteur du moment, faire ce qui est juste et sauver la dé