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Libération
Agent provocateur

A Washington, Nétanyahou envenime le déclin de la relation entre les Etats-Unis et Israël

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Invité par les dirigeants républicains à s’exprimer face au Congrès américain, le très impopulaire Premier ministre israélien s’est attiré les critiques en défendant l’action militaire de son pays à Gaza, et en en niant les ravages, au nom d’un combat commun contre «la barbarie».
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou au Congrès au Capitole américain, le 24 juillet 2024, à Washington, DC. (Drew Angerer/AFP)
par Julien Gester, correspondant à New York
publié le 25 juillet 2024 à 7h30

En répondant à l’invitation à discourir mercredi 24 juillet devant le Congrès des Etats-Unis, pour la quatrième fois depuis 1996, Benyamin Nétanyahou se rendait à Washington pour effacer ainsi un record qu’il codétenait jusque-là avec le seul Winston Churchill. Et aux élus américains venus l’entendre dans un Capitole barricadé comme jamais, tandis que des milliers de manifestants protestaient au-dehors contre sa présence, il s’est précisément présenté en héritier du plus révéré des chefs de gouvernement britanniques, reprenant à son compte une formule fameuse lancée par lui en 1941, en ces mêmes lieux, à l’heure de combattre le nazisme en Europe : «Donnez-nous les outils, et nous finirons le travail.»

«Donnez-nous plus d’outils, et nous finirons plus vite le travail», a donc enjoint Nétanyahou avec force, dans un discours de près d’une heure, essentiellement offensif, souvent incendiaire, exaltant «un choc non pas entre les civilisations, mais entre la barbarie et la civilisation, ceux qui glorifient la mort et ceux qui sanctifient la vie», sous les acclamations de sénateurs et représentants pour la plupart issus des rangs du parti républicain. Une moitié des démocrates avait en effet préféré bouder son intervention, parmi lesquelles les voix de l’aile gauche du parti, qui a