Deal done. Le Venezuela a libéré ce mercredi 20 décembre 23 «prisonniers politiques», dont 10 Américains, dans le cadre d’un «échange humanitaire» de prisonniers avec les Etats-Unis. En contrepartie : le président américain a pris la décision «extrêmement difficile» de grâcier Alex Saab, cet homme d’affaires détenu aux Etats-Unis depuis octobre 2021 dans le cadre d’une affaire de blanchiment, et soupçonné d’être un homme de paille de Nicolas Maduro. Caracas a également remis à Washington un fugitif, Leonard Francis, impliqué dans un énorme scandale de corruption touchant la marine américaine, a ajouté Joe Biden.
Ana Leonor Acosta, membre de l’ONG Coalition pour les droits de l’Homme et la démocratie, explique que la libération de ces prisonniers fait partie d’un «échange humanitaire». Parmi les autres Américains libérés, figurent Luke Alexander Denman et Airan Berry, qui purgeaient une peine de 20 ans pour une tentative ratée de renverser le président vénézuélien Nicolas Maduro en 2020.
Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait dit à la presse attendre de «bonnes nouvelles» concernant les Américains emprisonnés au Venezuela. «Nous espérons avoir de bonnes nouvelles à partager, probablement plus tard dans la journée […] Nous voulons nous assurer que nos compatriotes américains soient libérés. Nous nous concentrons également sur les prisonniers politiques au Venezuela et nous essayons d’obtenir leur libération», avait-il ajouté.
Réchauffement
Il y a eu un réchauffement entre Washington et Caracas ces derniers mois. En octobre, pouvoir et opposition vénézuéliens ont trouvé un accord autorisant la présence d’observateurs internationaux lors de la présidentielle de 2024. Washington avait allégé pour six mois ses sanctions économiques, imposées en 2019 pour tenter d’évincer Nicolas Maduro du pouvoir.
Dans la foulée, Caracas avait libéré cinq prisonniers politiques en octobre quelques heures à peine après l’annonce de l’allègement des sanctions américaines. Fin août, Amnesty International avait dénoncé les «détentions arbitraires pour motifs politiques» au Venezuela, estimant que quelque 300 personnes pouvaient être considérées comme des prisonniers politiques.