Menu
Libération
Justice

Affaire Epstein : le couple Clinton assigné à comparaître devant le Congrès américain

L’ancien président et la candidate démocrate à la présidentielle ont été convoqués dans le cadre d’une enquête parlementaire. Huit autres personnes devront également témoigner, dont huit ex-ministres de la Justice et patrons du FBI.
L'ancien président américain Bill Clinton et l'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton à la cathédrale nationale de Washington, à Washington, DC, le 9 janvier 2025. (Mandel Ngan/AFP)
publié le 5 août 2025 à 19h05

Après Donald Trump, mis en cause jusque dans sa base pour son manque de transparence dans la tentaculaire affaire Epstein, un autre président rejoint le dossier qui secoue en ce moment les Etats-Unis. Ce mardi 5 août, une puissante commission du Congrès américain – à majorité républicaine – a annoncé avoir assigné à comparaître l’ancien dirigeant démocrate Bill Clinton dans le cadre de son enquête parlementaire sur l’affaire du délinquant sexuel Jeffrey Epstein. Son épouse, Hillary Clinton, ancienne candidate démocrate à l’élection présidentielle de 2016, est également concernée par cette assignation.

«De votre propre aveu, vous avez voyagé à bord de l’avion privé de Jeffrey Epstein à quatre reprises en 2002 et 2003», affirme la lettre adressée à Bill Clinton par James Comer, chef de la puissante commission parlementaire de supervision. Le responsable républicain déclare alors avoir convoqué l’ancien président le 14 octobre, et l’ancienne cheffe de la diplomatie américaine le 9 octobre, pour répondre de leurs liens avec l’ancien homme d’affaires. Pour l’heure, le couple Clinton n’a pas précisé s’il se plierait ou non à cette décision de justice.

Par ailleurs, six ex-ministres de la Justice ainsi que deux anciens chefs de la police fédérale, le FBI, ont été assignés à comparaître pour des auditions allant de mi-août à mi-octobre.

Trump embourbé dans le scandale Epstein

La mort de Jeffrey Epstein, retrouvé pendu dans sa cellule à New York le 10 août 2019 avant son procès pour crimes sexuels, alimente d’innombrables théories du complot selon lesquelles il aurait été assassiné pour étouffer un scandale éclaboussant des personnalités de premier plan.

Et Donald Trump, qui pendant sa campagne avait promis à sa base des révélations fracassantes sur ce dossier, subit depuis début juillet un retour de flamme après que son gouvernement a annoncé n’avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires. Depuis, la Maison Blanche tente d’éteindre la polémique.

A cet effet, le numéro deux du ministère de la Justice, Todd Blanche, ancien avocat personnel de Donald Trump, s’est notamment rendu fin juillet en Floride afin d’interroger Ghislaine Maxwell, ex-compagne et complice de Jeffrey Epstein. L’ancienne mondaine new-yorkaise a ensuite été transférée dans une prison aux conditions de détention moins strictes au Texas. Une décision condamnée par les démocrates, qui ont accusé l’administration Trump d’accorder des faveurs à celle qui a été condamnée pour exploitation sexuelle.

Une figure de la jet-set

Figure comme Jeffrey Epstein de la jet-set new-yorkaise dans les années 1990 et 2000, Donald Trump a ensuite relancé les débats sur la nature de sa propre relation avec le financier en fournissant une nouvelle version de leur rupture amicale.

A bord de l’avion présidentiel Air Force One, le milliardaire républicain a affirmé fin juillet que le litige portait sur des employées de son club Mar-a-Lago, en Floride, que Jeffrey Epstein aurait «prises». La Maison Blanche assurait aussi jusqu’à présent que Donald Trump avait chassé le financier de son club il y a une vingtaine d’années, après en avoir été très proche, pour s’être «comporté comme un tordu». Les médias américains ont évoqué pour leur part une rivalité sur l’acquisition d’une propriété immobilière en Floride.