Menu
Libération
Justice

Affaire Epstein : «pas de liste de clients» assure Ghislaine Maxwell, selon qui Trump n’a «jamais» eu de comportements inappropriés

L’ex-mondaine, qui avait écopé de vingt ans de prison pour avoir recruté des jeunes filles pour le pédocriminel, a été auditionnée par le numéro deux du ministère de la Justice - également ancien avocat personnel de Donald Trump.
Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein. (Handout/AFP)
publié le 23 août 2025 à 10h14

Trump toujours sur le grill, le ministère américain de la Justice a publié vendredi 23 août le contenu d’un récent entretien avec Ghislaine Maxwell, la complice du délinquant sexuel Jeffrey Epstein. «A l’exception du nom des victimes, chaque mot est inclus. Rien n’a été enlevé. Rien n’a été caché», a assuré sur X Todd Blanche, le haut responsable du ministère de la Justice qui a mené l’entretien fin juillet avec Ghislaine Maxwell, détenue aujourd’hui dans une prison du Texas.

Dans son entretien avec le numéro deux du ministère de la Justice - et ancien avocat personnel du président américain -, Ghislaine Maxwell dit ne pas croire que Jeffrey Epstein s’est suicidé, sans vouloir spéculer sur l’identité de la personne responsable de la mort de son complice et ancien compagnon. Elle affirme également que Jeffrey Epstein ne conservait pas de «liste de clients», et ne pas avoir connaissance d’un quelconque chantage à l’égard de personnalités importantes.

Selon la retranscription publiée vendredi, elle a aussi affirmé que Donald Trump avait toujours été «très cordial et très gentil» avec elle. «Et je veux juste dire que j’admire son exploit extraordinaire d’être devenu président maintenant. Et je l’aime bien, je l’ai toujours bien aimé», a-t-elle déclaré. Lorsque Todd Blanche lui demande si elle a déjà entendu «M. Epstein ou quiconque d’autre dire que le président Trump avait eu des agissements inappropriés avec des masseuses ou quiconque d’autre» de son entourage, Ghislaine Maxwell a répondu : «Absolument jamais, dans n’importe quel contexte.»

Le Wall Street Journal avait notamment rapporté en juillet l’existence d’une lettre salace qui aurait été écrite par le magnat de l’immobilier en 2003, à l’occasion du 50e anniversaire de son ami d’alors.

L’ancienne mondaine de 63 ans avait été transférée début août dans une prison du Texas au régime de sécurité moins strict, une semaine après cet entretien. Ghislaine Maxwell avait été condamnée en 2022 à vingt ans de prison pour avoir recruté entre 1994 et 2004 des jeunes filles mineures afin que Jeffrey Epstein les exploite sexuellement.

«Milliers de pages de documents»

En outre, James Comer, un influent élu républicain au Congrès, a annoncé au même moment que le ministère de la Justice avait fourni «des milliers de pages de documents liés à Epstein» à une commission de la Chambre des représentants qui les avait exigés. L’élu n’a cependant pas dévoilé le contenu de ces documents.

Après avoir pendant des mois promis à ses partisans des révélations fracassantes dans cette affaire, Donald Trump subit un retour de flamme depuis que son gouvernement a annoncé début juillet n’avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires.

Le président américain multiplie depuis les initiatives pour tenter d’éteindre la polémique autour de l’affaire Epstein, qui enflamme les Etats-Unis jusque dans sa base électorale. Son gouvernement est accusé de manquer de transparence dans le dossier de ce financier retrouvé mort pendu en prison à New York en 2019 avant son procès pour crimes sexuels.

Sa mort a alimenté d’innombrables théories du complot, selon lesquelles il aurait été assassiné pour empêcher des révélations embarrassantes sur des personnalités de premier plan.

Figure comme Jeffrey Epstein de la jet-set new-yorkaise des années 1990-2000, Donald Trump a lui-même été proche du financier jusqu’au milieu des années 2000.

Interrogé le mois dernier sur la possibilité d’accorder une grâce présidentielle ou une commutation de peine à Ghislaine Maxwell, Donald Trump avait assuré «ne pas y avoir pensé» et que le moment n’était pas venu d’en parler.

Les Clinton convoqués

La commission d’enquête parlementaire qui a exigé du gouvernement les documents du dossier Epstein devait également interroger Ghislaine Maxwell le 11 août, mais son audition avait été reportée sine die.

L’ex-président démocrate Bill Clinton et son épouse Hillary Clinton, ont été convoqués par cette même commission pour répondre de leurs liens avec Jeffrey Epstein, lors d’auditions prévues en octobre, sans qu’il ne soit certain qu’ils se plient à cette convocation.

Lors de l’entretien avec Todd Blanche, Ghislaine Maxwell a dit ne pas avoir connaissance de massages reçus par Bill Clinton à bord de l’avion de Jeffrey Epstein, alors que James Comer avait accusé l’ancien président d’avoir été massé dans ce jet privé par l’une des victimes du réseau présumé de trafic sexuel du financier.