Passés l’ultime plaidoirie de la défense et le réquisitoire fleuve des procureurs, livrés mardi 28 mai, le procès pénal de Donald Trump à New York entre dans son chapitre terminal, avec les délibérations forcément indéchiffrables du jury. Comme les douze New-Yorkais qui composent ce dernier, le magistrat fraîchement retraité George Grasso n’a pas manqué une journée ni une heure d’audience en plus de six semaines, passées à soupeser chacune des pièces et paroles versées au dossier, noircir des carnets de notes, et nous faire part, au hasard des ascenseurs et couloirs du tribunal, des franches fluctuations qu’a pu parfois suivre, d’un jour à l’autre, le cheminement de ses doutes, puis de sa conviction.
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Elevé au grade de vice-préfet après trois décennies dans les rangs de la police de New York, avant d’officier comme juge de la cour criminelle de la ville de 2010 à sa retraite en 2022, Grasso a livré à Libération ses conclusions et pronostics au crépuscule de ce que certains médias américains, du New Yorker à Vanity Fair, ont cru bon désigner comme le «procès du siècle» – le premier, en tout cas, à faire encourir la prison à un ancien président des Etats-Unis, qui se trouve être aussi en campagne acharnée pour la reconquête de la Maison