Mike Waltz continue de faire parler de lui. Le conseiller à la sécurité nationale, l’un des plus hauts responsables de l’administration américaine, a utilisé son compte Gmail privé pour des conversations officielles, a révélé ce mardi 1er avril le Washington Post. Ces informations surviennent une semaine après la révélation d’une faille de sécurité, lorsque des proches du président Donald Trump ont discuté d’attaques contre les Houthis, au Yémen, sur la messagerie Signal, en compagnie d’un journaliste. Gmail, le service de courrier électronique de Google, est encore moins sécurisé que les messages cryptés de Signal, souligne le Washington Post.
Selon le quotidien américain, le conseiller à la sécurité nationale, principale personnalité mise en cause dans le «Signalgate» pour avoir intégré par erreur le journaliste Jeffrey Goldberg du magazine The Atlantic à la conversation, a diffusé des informations non confidentielles mais tout de même sensibles sur son compte courriel, comme son agenda et d’autres documents de travail.
En revanche, l’un de ses collaborateurs a utilisé le service Gmail «pour des conversations hautement techniques avec des collègues d’autres administrations portant sur des positions militaires sensibles et des systèmes d’armement puissants liés à un conflit en cours», écrit le journal. Le Washington Post dit se fonder sur des entretiens avec trois fonctionnaires et avoir consulté des courriels émanant des services de Mike Waltz.
Mike Waltz déjà sauvé in extremis par Donald Trump
Dans un communiqué, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC) Brian Hughes a assuré que le conseiller n’avait «jamais envoyé de documents classifiés sur son compte mail personnel ni sur aucune plateforme non sécurisée». «L’incident est clos et le président continue à avoir confiance dans son conseiller à la sécurité nationale», a déclaré mardi la porte-parole de la présidence américaine, Karoline Leavitt, au sujet du «Signalgate», avant la publication des dernières révélations du Post. Pourtant, les médias américains rapportent qu’une réunion a eu lieu mercredi dernier avec Donald Trump et son cercle rapproché à la Maison Blanche pour discuter d’un potentiel licenciement pour cette erreur. Selon une source du Washington Post, Mike Waltz aurait réussi à garder son poste car le président américain ne souhaitait pas donner «un scalp à la presse libérale».
Ironie du sort, lors de la campagne présidentielle de 2016, Donald Trump avait abondamment accusé sa rivale démocrate Hillary Clinton d’avoir utilisé sa boîte mail personnelle lorsqu’elle était secrétaire d’Etat (entre 2009 et 2013), à la place d’un serveur gouvernemental sécurisé. Elle n’avait jamais été poursuivie pour cette affaire.
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Le magazine allemand Der Spiegel avait également affirmé le jeudi 27 mars que les coordonnées privées de plusieurs de ces hauts responsables étaient facilement accessibles sur internet. Il s’agit de ceux du conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, de la cheffe du renseignement américain Tulsi Gabbard et du chef du Pentagone Pete Hegseth. Le journal allemand explique avoir effectué des recherches sur internet lui ayant permis d’accéder à des numéros de téléphone portable, des adresses électroniques et, dans certains cas, des mots de passe.
Mike Waltz, 51 ans, est l’un des visages de la politique étrangère des Etats-Unis. Il était par exemple à Jeddah en Arabie saoudite, le 11 mars, pour négocier les conditions d’un cessez-le-feu en Ukraine. Fidèle de Donald Trump de longue date, la nomination au mois de novembre a consacré l’ascension d’un vétéran de la guerre en Afghanistan et élu républicain à la Chambre des représentants depuis 2018, après avoir fait fortune avec son entreprise de conseil et formation en défense (Metis Solutions). Spécialiste des sujets de sécurité, il a siégé dans des commissions chargées des forces armées et du renseignement et fut aussi conseiller de l’ancien vice-président de George W. Bush, Dick Cheney. Il a longtemps été considéré plutôt comme un néoconservateur, un interventionniste, loin des positions «America First» de l’actuel président des Etats-Unis.