Un climat de décompensation brutale baignait vendredi 31 mai le hall doré de la Trump Tower, où l’ex-président et néo-condamné Donald Trump avait convoqué la presse et les caméras pour sa première allocution formelle depuis le verdict de culpabilité historique rendu la veille, dans le tout premier procès pénal d’un ex-président américain. C’était la première fois aussi que Trump prononçait à nouveau un discours en son fief new-yorkais depuis l’annonce, il y a neuf ans, de son entrée dans l’arène politicienne, à l’issue d’une descente d’escalator surréaliste et inscrite entre-temps dans les livres d’histoire. La scène avait été raillée, à l’époque, pour sa mise en scène orchestrée à coups de figurants payés 50 dollars pour être là, sa rhétorique déjà ultra-agressive et affabulatrice, l’absence de structure d’un propos en roue libre où, déjà, le magnat déchaînait des torrents de haine anti-migrants, taxés en masse de «violeurs». Cela lui avait plutôt réussi.
L'édito de Dov Alfon
Rétrospectivement, l’effet de contraste entre les deux scènes sises en ce même décor n’est en rien à l’avantage de celui qui depuis aura passé quatre ans à la Maison Blanche, puis trois autres à s