Mercredi, Javier Milei tenait son meeting de clôture de campagne à la Movistar Arena de Buenos Aires, une salle de 18 000 places qui accueille habituellement les événements musicaux. La veille, c’est le groupe de métal américain Evanescence qui occupait la scène. Le lieu était plein à craquer pour acclamer le candidat «libertario», comme l’appelle la presse argentine. La foule a hurlé aux saillies provocatrices dont le candidat à la présidentielle de ce dimanche 22 octobre s’est fait une spécialité : «Dès le premier tour, putain de sa mère !», «Vive la liberté, bordel !», ainsi parle Javier Milei.

Avec ses cheveux en bataille et ses rouflaquettes, l’homme ressemble à Hugh Jackman dans la saga X-Men. Une tête de lion, animal dont il fait son totem, est son logo. En montant à la tribune, avant d’éructer ses diatribes populistes, il a poussé la chansonnette. «Salut à tous, je suis le lion, la bête a rugi sur l’avenue, tout le monde s’est mis à courir, sans rien comprendre…» Repris à chaque réunion publique, Panic Show est un tube du groupe argentin La Renga, paru en 2000.

La formation s’est scandalisée du détournement de son œuvre dès 2021, quand Milei a mis en orbite sa candidature. «Chacun est libre d’écouter, chanter, danser ou pogoter les chansons de La Renga. Ce qui est moralement et légalement critiquable, c’est d’utiliser ces chansons dans une campagne politique et un but partisan», s’étaient émus les musiciens. Un autre groupe cél