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Justice

Argentine : l’ex-présidente Cristina Kirchner va pouvoir effectuer sa peine de prison à domicile

L’ancienne cheffe de l’Etat péroniste et principale opposante au président Milei va pouvoir commencer à purger sa peine de six ans de prison ce mercredi 18 juin chez elle, à Buenos Aires.
Manifestation des soutiens de Cristina Kirchner devant le domicile de cette dernière à Buenos Aires ce mardi 17 juin. (Luis Robayo/AFP)
publié le 17 juin 2025 à 21h42

La justice argentine a autorisé ce mardi 17 juin l’ex-présidente Cristina Kirchner à effectuer sa peine de six ans de prison via une «assignation à résidence» comme elle l’avait sollicité.

Le jugement d’une chambre criminelle fédérale dispose que la détention à son domicile de Buenos Aires s’effectuera accompagnée d’«un dispositif de surveillance électronique», sans davantage de précisions sur ledit dispositif.

La décision intervient une semaine après la confirmation par la Cour suprême d’une condamnation de Cristina Kirchner à six ans de prison et à l’inéligibilité à vie, pour administration frauduleuse pendant sa présidence (2007-2015). Un jugement retentissant contre une figure clé de la politique argentine depuis vingt ans, successivement Première Dame, cheffe de l’Etat et vice-présidente. Elle est à ce jour encore la principale opposante au président ultralibéral Javier Milei.

Cristina Kirchner, 72 ans – âge qui en théorie pouvait lui permettre d’éviter l’incarcération –, avait demandé via son avocat de pouvoir effectuer la peine à son domicile, invoquant des raisons institutionnelles et de sécurité. Elle plaidait en particulier qu’en tant qu’ex-présidente, elle bénéficie d’une protection policière à vie – et donc d’une surveillance – à laquelle elle ne peut se soustraire. Elle a également rappelé qu’en septembre 2022, alors vice-présidente, elle a été victime d’une tentative d’assassinat.

Les procureurs qui avaient officié au procès de Cristina Kirchner s’étaient pourtant prononcés ce mardi contre l’assignation à résidence, estimant qu’il s’agissait d’une «exception» et que dans ce cas concret, «les raisons humanitaires qui justifient une telle mesure d’exception ne sont pas évidentes».

Manifestation de soutien

Depuis sa condamnation par la Cour suprême, Cristina Kirchner a vu se mobiliser autour d’elle un noyau dur du militantisme péroniste (de centre gauche), quelques centaines de partisans se relayant en une garde quasi-permanente sous ses fenêtres à Buenos Aires. Et qu’elle sort saluer longuement plusieurs fois par jour depuis son balcon.

Le jugement de ce mardi sur l’assignation à domicile enjoint d’ailleurs à Cristina Kirchner de «s’abstenir de tout comportement susceptible de troubler la tranquillité du voisinage et /ou de perturber la cohabitation pacifique de ses habitants».

Le Parti justicialiste (péroniste) prépare pour ce mercredi une manifestation massive de soutien à Kirchner, à Buenos Aires, pour coïncider avec le début de l’application de la peine : une «immense mobilisation», a promis Teresa Garcia, secrétaire du parti, qui irait du domicile de l’ancienne présidente au palais de justice.