Sous un ciel nuageux d’automne austral, Alondra Carrillo, 29 ans, installe une table et des enceintes au milieu de la place Monserrat, dans la commune populaire de Puente Alto, au sud-est de Santiago. La jeune femme invite les passants à échanger avec elle, et offre des affiches «Avortement libre, sûr et gratuit», ou encore «Eduquer, soigner, c’est aussi du travail !»
Samedi et dimanche, les électeurs seront appelés aux urnes pour élire – pour la première fois en démocratie au Chili – une assemblée constituante. Parmi plus de 1 300 candidatures confirmées, le nom d’Alondra Carrillo figurera sur les bulletins de vote de cette circonscription populaire de la capitale. Cette candidate indépendante a été choisie par des assemblées de quartier nées après le mouvement social d’octobre 2019 contre les inégalités sociales. C’est aussi l’une des quinze candidatures (pour 155 sièges) soutenues par la Coordination féministe du 8 mars, un collectif à l’origine des plus grandes mobilisations pour les droits des femmes de l’histoire du Chili.
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«Le Chili est le premier pays au monde où une Constitution sera rédigée par une assemblée composée à parité d’hommes et de femmes», s’enorgueillit Julieta Suarez-Cao, professeure associée à l’université pontificale catholique du Chili, et l’une des chercheuses à l’origine de cette innovation électorale.
En novembre 2019, en plein mouvement social contre les inégalités, des députés de la majorité de droite et de l’opposition annoncen