Ça se tramait en coulisses depuis plusieurs jours. Voyant sa cote de popularité en baisse et son pays devenir le paria de la planète à cause de sa gestion catastrophique de la pandémie, Jair Bolsonaro a décidé de changer de ministre de la Santé. Pour la quatrième fois en l’espace d’un an. Et sans pour autant amorcer le moindre changement de doctrine, continuant de minimiser les risques du Covid-19 et d’abandonner les Brésiliens à leur sort.
En poste depuis la mi-mai – à la suite de l’éviction coup sur coup de ses deux prédécesseurs jugés trop prudents face au virus –, Eduardo Pazuello a appris lundi qu’il allait être mis à la porte. Ce militaire, sans aucune compétence en matière de santé, était dans les faits une simple marionnette, chargée d’appliquer à la lettre les recommandations du Président.
«C’est simple : l’un donne les ordres, l’autre obéit», avait-il expliqué en octobre, lorsqu’on l’interrogeait sur sa relation avec le chef de l’Etat. Il devrait rester encore en poste quelques jours, pour assurer une transition en douceur avec son successeur, Marcelo Queiroga, un cardiologue de 57 ans, président de la Société brésilienne de cardiologie, et jusque-là quasi-inconnu du grand public.
Contraint d’agir
Bien qu’il n’ait pas montré la moindre empathie envers les quelque 280 000 Brésiliens décédés du Covid-19 en l’espace de douze mois, et qu’il se sat