Une idée de génie de Jair Bolsonaro : annuler les votes électroniques qui l’ont fait perdre et mettre à jour les résultats du deuxième tour de la présidentielle brésilienne remportée par Lula. Le parti de celui qui est encore président brésilien a sollicité le Tribunal supérieur électoral mardi pour exiger l’annulation des voix provenant de pas moins de 280 000 urnes électroniques. Son argument ? Des «dysfonctionnements insurmontables» auraient empêché sa réélection face à Lula.
Dans sa plainte, le parti libéral (PL) estime que le «mauvais fonctionnement» de cinq modèles d’urnes «remet en cause la transparence du processus électoral». Des «preuves» accompagnent sa plainte : un rapport d’audit commandé par… la formation politique de Bolsonaro. .
L’annulation des urnes «dysfonctionnelles» donnerait victoire à Bolsonaro
Selon le décompte du PL, l’annulation des voix provenant de ces urnes donnerait la victoire à Jair Bolsonaro avec 51,05 % des suffrages, soit pratiquement l’inverse du résultat officiel (50,9 % pour Lula, 49,1 % pour le président sortant).
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Le président du TSE, Alexandre de Moraes, a répondu à la plainte en expliquant que ces modèles d’urnes avaient été utilisés non seulement au second tour, mais également au premier, le 2 octobre. Il demande donc que la plainte «concerne les deux tours», sous peine d’être rejetée sans être analysée.
Seul bémol : une annulation d’une partie des voix obtenues le 2 octobre aurait également un impact sur les législatives, qui ont eu lieu le même jour, sur les mêmes urnes. Cela pourrait mettre en péril l’élection de nombreux parlementaires du PL. Si l’on croit les partisans de Bolsonaro, les urnes électroniques ont donc été défectueuses uniquement au deuxième tour.
Le président d’extrême droite a pratiquement disparu de la vie publique depuis plus de trois semaines, après l’annonce de sa défaite face à l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Il est seulement sorti de son silence deux jours plus tard, sans reconnaître explicitement sa défaite, et évoquant le «sentiment d’injustice» de ses partisans qui manifestaient devant des casernes pour réclamer une intervention militaire et même divine.