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Libération
Récit

Au Brésil, Lula peine à enrayer la hausse de violence contre les peuples autochtones

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Freiné par un Congrès brésilien dominé par l’extrême droite de Jair Bolsonaro et ses alliés, le président de gauche se retrouve impuissant face aux conflits entre les Amérindiens et ceux qui lorgnent leurs terres.
Guarani-Kaiowa Indigenous people, who are reclaiming land, stand guard during a conflict with men backed by farmers in trucks and tractors in Douradina district, state of Mato Grosso do Sul, Brazil August 3, 2024. REUTERS/Gabriel Schlickmann (Gabriel Schlickmann/Reuters)
par Chantal Rayes, correspondante à São Paulo
publié le 1er septembre 2024 à 9h45

Un tir, des cris, une femme au visage ensanglanté. L’image tremble dans la nuit. Une voix haletante lance, exaltée : «S’il le faut, nous mourrons pour notre terre !» Quasiment en temps réel, les images, filmées à l’aide d’un téléphone portable, de l’attaque du mercredi 28 août dans le sud du Brésil contre l’ethnie amérindienne Avá-Guarani ont atterri sur les réseaux sociaux pour dénoncer la recrudescence des violences contre les peuples originaires. Les Avá-Guarani accusent des fazendeiros (propriétaires terriens) armés de les avoir attaqués sur leur territoire originel de Guaíra, dans l’ouest de l’Etat méridional du Paraná. Bilan : sept blessés.

Pas même l’unité d’élite de la police, déployée sur place depuis le mois de janvier par le gouvernement de Lula da Silva n’a réussi à empêcher ce nouvel acte de violence, le deuxième dans le mois contre les Avá-Guarani. De la forêt amazonienne, tout au nord, aux riches plaines du Sud, les territoires revendiqués par les premiers habitants du Brésil leur sont disputés par toutes sortes d’intérêts économiques : exploitants agricoles, chercheurs d’or, coupeurs de bois, usurpateurs de terres…

208 assassinats ont été recensés en 2023

Les Avá-Guaranis, pour leur part, sont cernés par les plantations de soja