Un tir, des cris, une femme au visage ensanglanté. L’image tremble dans la nuit. Une voix haletante lance, exaltée : «S’il le faut, nous mourrons pour notre terre !» Quasiment en temps réel, les images, filmées à l’aide d’un téléphone portable, de l’attaque du mercredi 28 août dans le sud du Brésil contre l’ethnie amérindienne Avá-Guarani ont atterri sur les réseaux sociaux pour dénoncer la recrudescence des violences contre les peuples originaires. Les Avá-Guarani accusent des fazendeiros (propriétaires terriens) armés de les avoir attaqués sur leur territoire originel de Guaíra, dans l’ouest de l’Etat méridional du Paraná. Bilan : sept blessés.
Tribune
Pas même l’unité d’élite de la police, déployée sur place depuis le mois de janvier par le gouvernement de Lula da Silva n’a réussi à empêcher ce nouvel acte de violence, le deuxième dans le mois contre les Avá-Guarani. De la forêt amazonienne, tout au nord, aux riches plaines du Sud, les territoires revendiqués par les premiers habitants du Brésil leur sont disputés par toutes sortes d’intérêts économiques : exploitants agricoles, chercheurs d’or, coupeurs de bois, usurpateurs de terres…
208 assassinats ont été recensés en 2023
Les Avá-Guaranis, pour leur part, sont cernés par les plantations de soja