Il y a comme un air de déjà-vu au Brésil, quelque chose qui interdit de se féliciter complètement de cette avancée aussi majeure qu’inédite qu’est la décision de la première chambre du tribunal suprême fédéral (TSF), la plus haute juridiction du pays, de mettre en examen Jair Bolsonaro, accusé d’avoir tenté un coup d’Etat pour se maintenir au pouvoir malgré sa défaite face à Lula, en octobre 2022.
Une instance impopulaire
Reste ce troublant constat : en moins d’une décennie, les deux poids lourds de la politique brésilienne, deux ex-présidents, Lula da Silva et Jair Bolsonaro, se retrouvent sur le banc des accusés. Et il faudra plus que l’argumentaire des juges pour convaincre la population – y compris certains électeurs du camp adverse – qu’il n’y a pas là, une nouvelle fois, quelque chose de l’ordre d’une motivation politique. Le TSF, perçu comme politisé, est une instance impopulaire.
Il ne s’agit pas ici de comparer l’incompa